En quoi consiste son premier check-up ? Quarante-huit heures après sa naissance, le pédiatre examinera votre bébé de la tête aux pieds à la recherche de la plus petite anomalie. Mais c’est d’abord à vous que les questions vont être posées… Vous devrez raconter votre grossesse, relater votre accouchement. À quelle date a-t-il eu lieu, quelle était la présentation du bébé, la durée du travail, quelles furent les techniques obstétricales mises en œuvre ? Alors si vous êtes entrée à la maison, mettez bébé dans sa poussette, bien couvert s’il fait froid et allez chez votre pédiatre !
Le médecin notera également des éléments concernant votre nouveau-né à la naissance… Son score d’Apgar (témoin de sa bonne forme physique), son poids, sa taille, ainsi que son périmètre crânien… Une fois toutes ces investigations terminées, le pédiatre peut commencer l’examen de votre nourrisson.
La morphologie de bébé
Dans un premier temps, il s’intéresse sa morphologie générale puis s’attache à chacune des parties de son corps. Ses membres sont encore petits et fragiles. Il observe les mains d’abord, et apprécie les lignes qui les traversent. Puis il s’intéresse à la clavicule ou à l’humérus, surtout si l’accouchement a été difficile. Si le bras pend le long du corps, ou s’il n’est pas dans une position normale de flexion… Cela traduit un étirement important lors de la naissance. Rassurez-vous, ces problèmes se résolvent en quelques semaines. L’examen des hanches est toujours très minutieux et recherche en particulier le « signe du ressaut ». Le médecin repousse les hanches vers la table d’examen en écartant les mains à la recherche d’une instabilité ou d’un craquement, signes d’une anomalie. Il existe une autre façon de vérifier si les hanches sont au même niveau, retourner le bébé et observer la symétrie des plis cutanés et des plis fessiers. En cas de doute, le médecin prescrira une échographie des hanches qui peut être pratiquée précocement. Il examine ensuite les genoux… Vérification du retour en flexion du membre inférieur si on l’étire, et que l’extension est d’amplitude normale. Puis viennent les pieds, leur aspect, leur posture… Sont-ils tournés ou non vers l’intérieur, sont-ils en hyperextension ? Dans ce cas, le médecin appréciera si une prise en charge orthopédique ou kinésithérapeutique est utile ou nécessaire.
Les organes vitaux de bébé, son cœur, ses poumons
L’auscultation permet d’apprécier la fonction cardiaque du nouveau-né, en particulier la fréquence des battements de son cœur, normalement comprise entre 120 et 150 par minute (beaucoup plus rapide que chez l’adulte). Cet examen permet également de déceler un éventuel souffle cardiaque. D’abord les bruits du cœur peuvent être perçus sous les aisselles et dans le dos. Le pédiatre palpe également les grosses artères. L’écoute de la respiration est tout aussi importante. Le pédiatre s’attarde sur le bruit des poumons l’inspiration et à l’expiration, s’attachant à vérifier qu’il n’y ait pas le moindre petit trouble. Une façon « anormale » pour le bébé de respirer ou une présence de pauses respiratoires. Il regarde avec soin la coloration de la peau et des conjonctives en particulier. il fait attention aux signes possibles de jaunisse et, s’il y en a, note la date du début de cette dernière.
Le bébé a-t-il de bons réflexes ?
Le bébé est toujours sur la table d’examen, libre de ses mouvements. C’est une bonne façon d’apprécier son « tonus de base », c’est-à-dire la position en flexion de ses membres supérieurs et inférieurs et le retour en flexion si on les étire. Il observe également d’autres réflexes dits « archaïques ». Le plus impressionnant : le Grasping. Le pédiatre pose ses doigts dans les paumes de votre bébé, qui se ferment immédiatement avec une telle force que l’on peut le soulever avec les deux mains ! Le plus émouvant, c’est la marche automatique.
Quand le médecin met votre tout-petit debout, celui-ci lève un pied, le repose, soulève l’autre… Bref il marche ! Le plus rassurant, c’est le tonus au niveau de la colonne vertébrale. Le pédiatre s’assure de la qualité du tonus actif de votre bébé (flexion des membres) et du tonus passif (recherche de l’extension). Il vérifie tout particulièrement celui du dos et celui de son cou. Couché sur le ventre, votre bébé a tendance redresser la tête et le torse.
Le torse et le ventre
Les mains du pédiatre parcourent maintenant tout le thorax de votre bébé. Il s’arrête sur les petits seins, de façon à vérifier la présence ou non d’une augmentation de volume, témoignant de la « crise génitale » du nouveau-né. Elle est due à un phénomène très simple. À la naissance, l’organisme du bébé est inondé par les hormones maternelles. Celles-ci entrainent souvent le gonflement de ses organes génitaux et de ses glandes mammaires. La crise disparaitra spontanément dans les semaines qui suivent la naissance. C’est ensuite le tour des organes génitaux. Si votre bébé est un petit garçon, le médecin regarde l’orifice urinaire, la taille du pénis, celle du scrotum et la présence dans ce dernier des deux testicules en position normale. Si c’est une petite fille, il observera la taille de la vulve, celle du clitoris et des petites lèvres. Elles peuvent être proéminentes pendant les premiers jours de la vie. C’est habituel, il n’y a pas lieu de vous inquiéter.
Examen de la tête et du visage
En forme de pain de sucre, aplatie ou en poire, du fait de l’accouchement lui-même, l’aspect de la tête est riche d’enseignements. La bouche, le palais sont également étudiés avec soin, car ils conditionnent la bonne succion et donc l’alimentation correcte de votre bébé. Un dernier coup d’œil aux oreilles (sont-elles bien ourlées ?), au nez et aux yeux (sachez que dès sa naissance, votre bébé est capable de suivre des yeux pendant quelques instants !). Et voilà, votre nouveau-né a passé son premier examen avec succès !